La rentrée scolaire 2025-2026 a officiellement démarré ce lundi 8 septembre sur toute l’étendue du territoire ivoirien. À Man, capitale du Tonkpi, cette reprise des classes offre un contraste saisissant entre établissements privés déjà en pleine activité et écoles publiques où l’élan se fait attendre.

Dès les premières heures de la matinée, l’animation était palpable au groupe scolaire Petit Gbapleu. Dans la cour, des élèves en uniforme kaki s’amusaient bruyamment, profitant des derniers instants de liberté avant le début effectif des cours. Pendant ce temps, les bureaux de la direction recevaient encore des parents pressés de finaliser les inscriptions. « La rentrée est bien amorcée, mais les cours ne pourront commencer qu’une fois toutes les formalités administratives achevées », a confié un membre de l’administration.
Même ambiance à l’École primaire publique (EPP) de Dioulabougou. Entre poussière de chantier et files d’attente, le directeur Sylla Drissa déplore la lenteur habituelle : « Notre école est en réhabilitation depuis les vacances. Nous avions ouvert nos portes deux semaines avant pour faciliter les inscriptions, mais beaucoup de parents attendent toujours le jour J. Cela nous met en difficulté. Nous visons un démarrage effectif des cours la semaine prochaine, lorsque les travaux seront totalement achevés. »
Dans le secteur privé, l’atmosphère est toute autre. À l’École primaire catholique Notre-Dame de l’Incarnation (NDI), le drapeau a flotté tôt le matin, marquant une reprise déjà effective. Les élèves ont entamé leurs premiers cours sous la houlette de leurs enseignants. « Après la montée des couleurs, nous avons directement commencé la première leçon. Certains élèves ont même repris depuis la semaine dernière. L’assiduité est remarquable », s’est réjoui Hounsey Kouami Boniface, instituteur de CE1.
Dans les lycées publics, le tableau est plus nuancé. Au lycée Dion Robert, plus grand établissement de la ville, les enseignants étaient à leur poste et les emplois du temps prêts, mais les salles de classe demeurent clairsemées. « Les inscriptions se poursuivent encore et de nombreux élèves tardent à venir. Nous espérons une fréquentation plus régulière dès la semaine prochaine », a expliqué le proviseur Coulibaly Salif. Même constat au lycée 2 Gbé Goulei Alphonse, où les élèves présents ont été invités à patienter. « Nous sommes venus aujourd’hui, mais les emplois du temps ne sont pas encore finalisés. Nous reviendrons demain », a témoigné Doumbia Khalil, élève de 4e.
Dans plusieurs collèges privés, la rentrée s’est faite en douceur. Au Collège Saint Henry de Osso et au Collège des Martyrs de l’Ouganda, la journée a surtout été consacrée à une prise de contact entre enseignants et élèves, avant un démarrage effectif annoncé pour lundi prochain.
Le Collège d’excellence Jean de la Menais, lui, affiche un calendrier bien structuré. « Nous recevons d’abord les classes d’examen. Les terminales et les 3e ont commencé ce mardi, les 5e et 4e suivront mercredi, puis les 6e et secondes jeudi. La rentrée sera pleinement effective à partir du 15 septembre, avec les premiers devoirs programmés début octobre », a précisé son directeur, Dagnitche Jean Philippe, visiblement satisfait de l’affluence observée dès les premiers jours.
Entre impatience des uns et lenteur des autres, la rentrée à Man illustre ainsi une réalité contrastée : si les établissements privés ont déjà trouvé leur rythme, nombre d’écoles publiques traînent encore les pas, prisonnières des inscriptions tardives et des travaux de réhabilitation inachevés.
En attendant, beaucoup d’élèves semblent prolonger leurs vacances, préférant reporter à la semaine prochaine le véritable début de leur année scolaire.
Doumbia Seydou Badian