Par Jean Olivier Dan / Depuis 7h45, ce lundi, des enseignants se réclamant du Syndicat National des Enseignants du Second degré de Côte d’Ivoire (SYNESCI) et Convergence Nationale des Enseignants du Secondaire de Côte d’Ivoire (CNES-CI), ont délogé tous les autres enseignants des lycées et collèges publics de la Man. Ces derniers revendiquent le paiement immédiat des indemnités de corrections et d’interrogations liées aux examens scolaires 2017. Perturbant ainsi les cours au grand désarroi des parents et chefs d’établissements.
« Après avoir perdu trois semaines dues aux congés anticipés, qui ont mis du retard dans la finalisation des bulletins de premier trimestre qui devaient être prêts avant les congés de Noel aujourd’hui les enseignants arrêtent les cours pour 48 heures et ce pour une histoire d’indemnités de corrections et d’interrogations liées aux examens scolaires 2017. Il faut dire que cela va créer des désagréments du point de vue pédagogique. Nous osons espérer que tout va vite rentrer dans l’ordre le vite possible. Sinon pour une histoire d’indemnités qui à coup sur seront payées, perturber les cours de la sorte, c’est vraiment dommage », se désole Coulibaly Salif, proviseur du Lycée Moderne 2 de Man.
Gué Mamadou, parent d’élève, quant à lui, s’inquiète de l’avenir des enfants et de l’école ivoirienne. « Où allons-nous exactement dans ce pays ? L’école ivoirienne est vraiment à la dérive. Si ce ne sont pas les élèves, ce sont les enseignants qui eux devaient montrer la bonne voie aux enfants qui s’illustrent de la manière la plus médiocre possible. Des indemnités qui seront payées, des fonctionnaires arrêtent les cours pour cela. L’école a vraiment perdu ses repères, sinon avant on ne connaissait pas ces genres de comportements dans nos écoles », fustige-t-il.
Du lycée moderne 1 en passant par le lycée moderne2 au lycée Droh Jacquet, au moment où nous arrivions les salles de classes étaient soit fermées ou désertes. Dans la cours quelques professeurs et élèves qui s’apprêtent eux aussi à quitter les lieux. « Nous apprêtons à partir à la maison comme ça. Ils sont arrivés vers 7h 45 au moment où nous étions en plein cours. Ils ont sifflé et ce fut la débandade. Les élèves sont sortis et voici le décor que vous voyez », indique Koné Maimouna, élève au Lycée Moderne 1 de Man.
Selon le préavis de grève que le proviseur d’un des lycées que nous avons visités, il est constaté que les indemnités de corrections et d’interrogations liées aux examens scolaires 2017 auraient été payés dans la plupart des villes du pays et même autour de Man (Danané, Duékoué, Guiglo, Odienné , Bouaflé, Daloa, Sinfra, Daoukro et autres). Vu donc que toutes leurs démarches auprès de la direction régionale de l’éducation nationale et de la trésorerie de Man sont restées infructueuses et qu’aucune lisibilité n’est constatée, ils ont décidé d’observer un arrêt de travail de 48 heures dans les localités de Man, Sangouiné, Biankouma, Logoualé et Sipilou à compter du 22 janvier 2018 pour, disent-ils protester.