Man/ Meurtre d’une institutrice à Gbatongouin : Les enseignants du département protestent par une marche

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Ils sont plusieurs centaines ces enseignants du primaire et du secondaire venus de tous les horizons de la zone de compétence de la Direction régionale de l’éducation nationale et de l’alphabétisation de Man et de certaines contrées de la région du Tonkpi pour exprimer leur indignation face au double meurtre de l’institutrice Dame Kéké Loyoh Christelle Flavie, Lâchement assassinée le samedi 19 novembre dernier avec son fils. Et les corps retrouvés dans la matinée du lundi 20 novembre. La procession est partie de l’inspection de l’enseignement primaire Man Libreville pour s’achever à la préfecture par la lecture d’une motion.

Tous vêtus de noire, ils sont nombreux à se rassemblée devant l’inspection de l’enseignement primaire et préscolaire et le collège moderne Gbê Goulé Alphonse de Man pour effectuer un déferlement vers la préfecture de la région du Tonkpi où les attendait le préfet de la région du Tonkpi, préfet du département de Man Célestin Womblegnon entouré des chefs des commandements des forces de police et de gendarmerie ainsi que de la directrice régionale de l’éducation nationale.

Les marcheurs scandaient des chants en hommage à leur collègue sauvagement arrachée à l’affection des siens à l’arme blanche. «Dame Akéké repose en paix ! ooh C’est vraiment triste, Dame Akéké ! Scandaient-ils en cœur.

Surplace à la préfecture, ils ont lu une motion. Leur porte-parole est Brou Désiré. « Nous enseignants du secondaire et du primaire de la Direction régionale de l’éducation nationale et de l’alphabétisation de Man, qui couvre les localité des départements de Man, Sipilou et Biankouma sommes venus ce matin vous exprimer notre très grande tristesse, notre grande douleur, notre indignation et notre ras-le-bol face à la barbarie et à la cruauté humaine. En effet depuis hier, nous avons appris la disparition cruelle et tragique notre ex collègue Kéké Loyoh Christelle Flavie, ex enseignante à l’EPP Gbatongouin 2. Dans l’IEP Man Libreville sauvagement assassinée avec son fils de 7 ans. Elle-même étant porteuse d’une grossesse », a-t-il déploré.

Face à cette énième agression, les enseignants disent être venus porter à la connaissance du préfet de la région du Tonkpi, préfet du département de Man, représentant l’exécutif, cet acte inhumain et rétrograde. Et aussi interpeller l’autorité face à l’insécurité grandissante à laquelle sont exposés les enseignants et à la vulnérabilité dont ils font l’objet. « Nous sommes au quotidien victimes d’agression, de violence, de viol et même de meurtre comme c’est le cas aujourd’hui, et cela dans nos lieux de travail et dans nos maisons. Monsieur le préfet de région, nous ne sommes plus en sécurité. Nous avons peur pour nos vies et celles de nos familles.

Les enseignants plaident pour le renforcement de leur sécurité dans leurs lieux de travail et une protection pour eux et leurs familles. Pour lui, ces agressions et autres violences dont les enseignants sont victimes inquiètent davantage tous les acteurs du système éducatif de la région. Ils plaident également pour une résolution définitive de l’épineuse question de l’insécurité dans la région.

Le préfet de la région du Tonkpi, préfet du département de Man Célestin Womblegnon a au nom du président de la république, du ministre de la sécurité et de l’intérieur et du ministre de l’éducation nationale et de l’alphabétisation traduit sa compassion aux enseignants de la région du Tonkpi et au-delà, à l’ensemble des enseignants de la république de Côte d’ Ivoire. Qu’ils soient du primaire ou du secondaire. « Nous avons effectivement appris la tragique nouvelle de l’assassinat de votre collègue et depuis hier, lorsque l’information a été donnée, la police et la gendarmerie ont immédiatement entrepris des enquêtes. Elles sont bien menées et elles sont en phase d’aboutir », a assuré le préfet hors grade. Il a exhorté les enseignants à ne pas noyer ce crime dans l’insécurité générale qu’ils ont dénoncée.

« Ce qui s’est passé à Gbatongouin est très grave. Les premières informations de l’enquête relèvent que c’est un enseignant qui aurait fait ça. Est-ce normal qu’un enseignant hôte la vie à une enseignante ? Est-ce normal qu’un être humain soit assassiné et que dans le voisinage, personne n’ait rien entendu ? », s’interroge l’autorité administrative. Il se dit plus révolté que les enseignants eux-mêmes. « C’est une situation qui dépasse tout entendement humain. Même un poulet, lorsqu’on l’attrape, il crie. Il se débat et on vient voir ce qu’il se passe. Selon les informations qui me sont parvenues, la maison n’est pas aussi isolée que ça. Il y a des habitations voisines, quelle que soit l’heure, même en pleine nuit, on entend un cri de détresse et on va secourir la personne. Je ne suis pas content des enseignants de ce secteur-là », s’est indigné Célestin Womblegnon vis-à-vis des enseignants. Il a exhorté les enseignants présents à donner toutes les informations aux autorités pour que l’on puisse mettre la main sur le principal suspect qui est aussi leur collègue car parmi eux le suspect a des amis et des proches.

Selon le patron de l’administration centrale dans le Tonkpi, depuis lundi, il est localisé à certains endroits grâce à la technologie. « Quel que soit les évènements ou les faits qu’il va évoquer, rien ne peut justifier ces meurtres. Une femme enceinte, un enfant de 7 ans, C’est une cruauté extrême ! », a déploré le représentant du chef de l’Etat. Il a remercié les enseignants d’être venus pacifiquement exprimer la profonde douleur qui les anime et les a invité à être fort car dit-il, ce qui est arrivé est abjecte et abominable.

KindoOusseny

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