C’est dans une atmosphère empreinte de sérieux et d’engagement que s’est tenue la 46ème session du Comité de gestion locale (CGL) du Parc national de la Comoé s’est tenue ce mercredi 16 avril 2025 dans les locaux de la préfecture de Nassian. Cette rencontre, première de l’année 2025, a réuni 26 participants venus de divers horizons : administration préfectorale, collectivités locales, société civile, secteur privé, et experts engagés dans la préservation des aires protégées. Une session qui a permis de dresser un état des lieux rigoureux des actions menées tout en ouvrant des perspectives audacieuses pour la gestion de ce joyau naturel.

Présidée par le préfet de la région du Bounkani, préfet du département de Bouna, Yacouba Doumbia, la rencontre a été marquée par une ambiance studieuse. Le commandant Tra Bi Za Henri, chargé d’étude représentant le Directeur de la Zone Nord-Est de l’OIPR, le colonel Kouadio Yao Roger, a présenté le bilan du premier trimestre 2025. L’un des points critiques évoqués a été le déficit d’heures de survol pour la surveillance du parc (73 heures sur 120 prévues). Retards administratifs, panne d’un ULM et mobilisation d’un pilote pour une formation ont été cités comme causes principales.
La sécurité du parc a également suscité des échanges soutenus, notamment face aux menaces d’orpaillage dans la zone de Téhini. Le lieutenant-colonel Zouo Richard, coordonnateur de la brigade mobile a rassuré les participants sur les dispositifs en place.

Autre point de vigilance, la performance des entreprises en charge des Infrastructures Sociocommunautaires de Base (ISB). Des critiques ont émergé quant au respect des critères de sélection. Des mesures correctives, comme la résiliation de certains contrats et la possible instauration d’enquêtes de moralité, ont été discutées.
Deux annonces majeures ont marqué cette session : le lancement officiel du concours “Prix Vert” et la validation d’une convention touristique entre l’OIPR et la société SOGEP. Le concours vise à distinguer le village le plus engagé dans la protection de l’environnement autour du parc. « Tous les villages doivent pouvoir participer », a indiqué le lieutenant-colonel Konan Grégoire, chargé des mesures riveraines à la DZNE. Il a recommandé la nécessité d’impliquer les sous-préfets dans le processus de présélection. Une extension du prix aux meilleurs acteurs de la gestion locale a été envisagée avec enthousiasme.

La convention OIPR–SOGEP, quant à elle, ouvre la voie à un projet d’écotourisme au sein du PNC. Bien accueillie, cette initiative a suscité des échanges sur les bénéfices locaux attendus, notamment la création d’emplois. « Ce projet doit être un levier pour le développement local, sans nuire à la vocation écologique du parc », a insisté le préfet de la région du Bounkani, préfet du département de Bouna, Yacouba Doumbia.
Un moment fort de la session a été la mention de la visite récente du Ministre de l’Environnement, du développement durable et de la transition écologique à Bouna, qui a salué dans une lettre officielle la qualité du travail de l’OIPR et de la DZNE. Une reconnaissance fortement applaudie par les membres du comité de gestion local, perçue comme une validation du travail accompli sur le terrain.
La session s’est conclue sur une note d’optimisme, portée par la reconnaissance nationale et l’adhésion locale. Le Parc national de la Comoé, classé au patrimoine mondial de l’UNESCO, confirme son rôle de pilier de la conservation en Afrique de l’Ouest. Grâce à une gouvernance inclusive et des initiatives innovantes, l’OIPR et ses partenaires tracent la voie vers une gestion durable de cet espace exceptionnel.
Une correspondance de Diakité Magbé Bamba