Trouble à Kassiapleu: les forces de l’ordre gazent les manifestants en colère

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Le village de Kassiapleu, localité abritant le site de l’Université de Man a connu des troubles ce lundi 16 juillet 2018. A l’origine de ce troubles, les manifestant réclament ce qu’ils appellent « les arriérées de leurs indemnisations »pour avoir cédé leurs terrains pour la construction de l’Université de Man.

Selon une source policière, tôt le matin des jeunes dont l’âge varie entre 16 et 30 ont barricadé la voie qui relie la ville de Man à Danané au niveau de l’Université de Man. Les éléments des forces de l’ordre sont donc déployés sur les lieux pour rétablir l’ordre et la sécurité. Ils se sont donc heurtés à une résistance des jeunes qui ont procédé par des jets de pierres. A l’aide des tirs de gaz Lacrymogène ils ont réussi à repousser les manifestants et ramener le calme et l’ordre à Kassiapleu. L’on déplore trois blessés dont une jeune dame et un étudiant évacués au Centre hospitalier régional de Man pour être pris en charge. Approchés, les manifestants donnent leur version des faits.  

Pour Dosso Droh Anatole, porte-parole des propriétaires terriens, les populations de Kassiapleu ont été mal indemnisées. « Dans un premier accord obtenu avec l’Etat, il a été question de nous payer à 200 francs le mètre carré. Mais nous avons compris par la suite que nous n’avons pas été indemnisés comme il se doit. Après de nouvelles négociations, l’Etat a accepté de nous payer 600 francs. Après avoir reçu 200 francs il reste à nous devoir la somme de 400 francs et c’est ce que nous réclamons depuis 4 ans », a-t-il indiqué. Droh Anatole lui-même a déjà perçu sa part de la première tranche. Selon lui, des démarches ont été entreprises auprès du préfet et du chef Gué Pascal, président de la chambre régionale des rois et chefs traditionnels. 

« Quand nous sommes allé voir le chef Gué Pascal, il nous a menacé avant de nous chasser de chez lui. Nous avons donc décidé de nous faire entendre par un sit-in devant l’entrée de l’Université pour réclamer notre dût.  Mais contre toute attente, la police et la gendarmerie sont venus nous gazer avec des grenades lacrymogènes. Nous avons été violenté et nous en sommes indignés », fulmine-t-il.

Nous mettons par la suite le cap sur la préfecture. Nous trouvons un préfet indigné par le comportement des villageois de Kassiapleu. « Le village de Kassiapleu a déjà perçu la somme de 128 millions de francs au titre du purges du droit coutumier. Pour ce qui est des indemnités, nous avons déjà traité tous les dossiers et transmis à notre hiérarchie, qui doit prendre les décisions qui conviennent. Les populations doivent donc patienter et attendre la suite que l’Etat a réserver. Les troubles à l’ordre public dont elles se rendent coupables ne sont pas une solution », a expliqué le préfet. Il a ensuite fait une mise en garde contre ceux qui veulent semer le désordre dans la région.

 Absent de Man, le Chef Gué Pascal que nous avons joint au téléphone s’est dit déçu par le comportement de ses parents de Kassiapleu. « Nous avons déjà approché le préfet de région qui a su négocier pour obtenir gain de cause pour nous. Je suis moi-même propriétaire terrien du site avec 25 hectares. Nous devons être patients  et c’est que nous attendons de tous. La violence et le désordre ne règlent rien dans ce pays », a dit le chef Gué Pascal. Il a par ailleurs condamné les actes de violence et souhaiter qu’une enquête soit ouverte pour que les auteurs et les commanditaires soient punis. Pour lui, nul n’a le droit de s’opposer à la loi.  « Cette manière d’harceler les autorités n’est pas bonne. J’invite mes parents de Kassiapleu à mettre balle à terre parce que c’est de notre fils qui vient d’être nommé ministre de l’enseignement supérieur et ce n’est pas une bonne manière d’accueillir sa nomination. Seul le dialogue peut trouver une bonne solution à cette affaire qui pour moi est pratiquement résolue. Il suffit d’être patient » a-t-il conseillé.

Kindo Ousseny à Man 

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