Drissa Ouédraogo, un ressortissant du pays des hommes intègres s’est fait assassiné par un Lobi du nom de Kambiré dans le village de Kassiapleu dans la sous-préfecture de Man. Selon le président des jeunes du village, Gbah Jean Claude le tueur qui s’est fait aider par sa femme et son fils de 13 ans évoque un cas de légitime défense. Et pourtant des témoins disent autre chose.
« C’est ce matin à 7 heure qu’un lobi du nom de Kambiré est venu me réveiller pour m’expliquer qu’un voleur est venu chez lui à son domicile mais il a battu ce dernier à mort et souhaite qu’on parte voir. C’est ainsi que j’ai appelé certains jeunes et nous nous sommes rendus sur les lieux. C’est là que nous avons effectivement constaté que la victime est décédée », a relaté le président des jeunes.
Selon lui, Kambiré a indiqué que deux semaines avant, il a constaté le vol de certains poulets dans sa ferme. C’est ainsi qu’il a décidé de monter la garde. Et dans la nuit du mercredi 12 au jeudi 13 juin, le voleur est revenu sur ses traces.
C’est lorsqu’il a entendu un bruit dehors qu’il est sorti. Le visiteur nocturne voulait fuir et Kambiré s’est mis à sa poursuite. Dans sa fuite, le présumé voleur a heurté un palmier tombé pour se retrouver au sol. « Dans son explication Kambiré a souligné qu’il s’est battu avec le nommé Drissa qui selon ses dires, au départ, voulait prendre le dessus sur lui. C’est là qu’il appelé sa femme et son fils en leur disant d’apporter avec eux tout ce qui est machette, marteau et couteau. Et aidé par sa femme et son fils, le Lobi a réussi à neutraliser celui qu’il appelle son « voleur », qui il faut le préciser n’était pas armé », soutient notre interlocuteur. Ce dernier dit avoir constaté que la nuque de la victime est fracassée à coup de marteau plusieurs blessures à la machette sont ouvertes sur le corps du prénommé Drissa.
Vu la gravité des faits, le président des jeunes de Kassiapleu a fait appel à la gendarmerie pour donner l’information. Sans tarder le commandant de la brigade de la gendarmerie de Man s’est rendu sur les lieux avec ses éléments pour le constat d’usage et procéder à l’interpellation du scieur Kambiré.
Au moment où nous quittions le village aux environ de 19 heure, un jeune ressortissant Burkinabé nous interpelle pour nous faire savoir que le jeune qui a été tué n’est pas un voleur et qu’en plus les faits ne se sont pas déroulés à 1 heure du matin comme le dit le scieur Kambiré. « Le jeune Mossi revenait de Kouintongouiné le village voisin où il est allé prendre un pot avec ses amis. Arrivé ici, il a dit à ses amis qu’il allait encaisser son argent chez le lobi. Une somme qu’il lui devait depuis plus de deux mois après avoir creusé un puits pour lui. Il est donc allé encaisser son argent et il a trouvé la mort », explique notre interlocuteur.
Selon lui, les parents du défunt sont en route et le témoin en question les attend pour aller faire sa déposition à la brigade de gendarmerie de Man où est détenu le tueur. Une thèse qui se recoupe plus ou moins avec une autre explication du président des jeunes. D’après lui, à 22 heure dans la soirée du mardi déjà, le scieur Kambiré est déjà passé voir l’adjoint au chef du village pour lui dire qu’il a attrapé battu et ligoté un voleur qu’il a pris chez lui. L’adjoint au chef ayant un état de santé défaillant lui a dit de patienter et d’attendre le lendemain matin pour la suite de cette affaire. Une double version donc de la part de Kambiré.
Ce vendredi matin, une colonie de burkinabé venue de Koutongouiné s’est rendu à Kassiapleu pour rencontrer l’imam du village qui est leur compatriote pour lui exprimer leur volonté de mener une expédition punitive chez le scieur Kambiré. C’est là qu’ils ont été dissuadés par le guide religieux qui les a exhortés à bannir toute autre violence dans cette affaire et laisser la gendarmerie et la justice faire leur travail.
D’après d’autres sources surplace, la gendarmerie dans ses investigations a découvert des traces de sang dans la maison du scieur Kambiré. Une preuve qui indique que Drissa Ouédraogo a été tué dans la maison avant que son corps ne soit jeté dans un champ de maïs où visiblement il n’y avait pas de trace de combat. Pour le moment le calme règne dans le village en attendant les parents de la victime qui devraient arrivés sur les lieux en fin de journée en fin de week-end.
Kindo Ousseny à Man