FECA DAN 2025: Une décennie de transmission et de fierté à Biankouma

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Biankouma, ville emblématique du Tonkpi, a vibré du 4 au 8 juin 2025 au rythme des danses, des chants et des traditions ancestrales lors de la 10ᵉ édition du Festival de la Culture et des Arts Dan (Feca Dan). Un rendez-vous haut en couleurs qui a rassemblé plus de 10 000 festivaliers, venus célébrer l’identité culturelle du peuple Dan — les Yacouba et les Toura — et marquer une décennie de résilience et de transmission.

Sur la place de la Concorde, transformée en village Feca Dan, l’ambiance était électrique. Les sons envoûtants des tambours, les apparitions spectaculaires des masques sacrés, les danses millénaires et les voix puissantes des griots ont emporté les spectateurs dans une immersion totale dans l’univers mystique du peuple Dan. Chaque prestation était un hommage vivant aux ancêtres et un appel à la préservation d’un patrimoine culturel en perpétuelle mutation.

C’est dans ce cadre festif et solennel que Dr Gbeh Binka, commissaire général du festival, a pris la parole, visiblement ému. Devant un public conquis, il a salué les efforts de toutes les forces vives ayant accompagné l’ONG Feca Dan depuis sa création en 2015.

« Grâce à vous, populations du Tonkpi, autorités coutumières, administratives et politiques, ainsi qu’aux partenaires, nous avons réussi à faire renaître une culture menacée après les crises successives. Nous sommes aujourd’hui à la 10ᵉ édition. C’est une victoire collective », a-t-il déclaré, remerciant notamment Solibra, le ministère de la Culture et de la Francophonie, l’UNESCO, Côte d’Ivoire Tourisme, le Conseil régional du Tonkpi et la mairie de Biankouma pour leur soutien.

L’émotion était partagée par Koné Chist, sous-préfet de Biankouma, représentant le préfet du département. Dans un discours empreint de reconnaissance, il a souligné l’impact du Feca Dan dans la revalorisation du patrimoine local.

« Un peuple se distingue par sa culture. Ce festival est une vitrine de la richesse de la Côte d’Ivoire. Vous contribuez à inscrire le département de Biankouma dans le circuit culturel et touristique national», a-t-il indiqué.

Un appui que la municipalité de Biankouma entend renforcer, comme l’a annoncé avec fierté Diomandé Mori, 2ᵉ adjoint au maire.

« Désormais, le Feca Dan est une activité officielle de la commune. Une subvention sera allouée chaque année et une compétition communale de course de masques sera ajoutée aux futures éditions. Ce festival devient une propriété de la mairie de Biankouma. »

Au-delà des discours, c’est tout un peuple qui s’est mobilisé. La cérémonie d’ouverture, marquée par une libation traditionnelle dans le village de Gan 2, à 6 km de la ville, a donné le ton. S’en sont suivies plusieurs activités : concours culinaire, élection de la “Sunga”, la plus belle femme Dan, démonstration de savoir-faire artisanal, et bien sûr la spectaculaire simulation de la course de masques, moment phare du festival.

Pour Marie-Claire D., festivalière venue d’Abidjan, cette édition a été « la plus aboutie » :« On sent que le Feca Dan a grandi. C’est devenu un véritable carrefour culturel. Les jeunes sont présents, les anciens transmettent, et tout le monde y trouve sa place», a-t-elle soutenu.

Ce souffle nouveau est aussi l’illustration de la volonté des populations du Tonkpi de reprendre la main sur leur destin culturel. Dans une époque marquée par l’uniformisation, le Feca Dan apparaît comme un acte de résistance, mais aussi de modernité bien ancrée dans la tradition.

La flamme du Feca Dan ne s’éteindra pas de sitôt. Le rendez-vous est déjà fixé pour juin 2026, avec l’ambition d’élargir encore l’impact de ce festival unique, qui fait désormais de Biankouma un pôle incontournable du tourisme culturel ivoirien.

Kindo Ousseny

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