Côte d’Ivoire / Man : Le centre Focolari au cœur du social pour le bien-être des populations du Tonkpi

Temps de lecture : 6 minutes

Né au Nord de l’Italie, le mouvement Focolari dont la fondatrice catholique Chiara Lubich, est décédée en 2008, a pour but l’unité qui se résume en cette phrase de la bible «  que tous soient un,  afin que le monde croie ».

Des représentants du mouvement Focolari à Man (Dr Carlo Montaguti, Kablan Martine et Djiré Dominique

Focolari qui veut dire foyer, prône l’amour du prochain qui doit être démontré de façon pratique. D’où plusieurs actions sociales menées de façon discrète depuis  des années dans le Tonkpi, par l’une de ces 25 cités pilotes, située au quartier Doyagouiné 2 de Man, sur un espace de près de six hectares. Des responsables de cette organisation ont accepté d’exposer à l’AIP, quelques-unes de  leurs activités.

Le centre de santé qui allie social et qualité

Après sa longue période de mue tout en contribuant à  sauver des milliers de vie durant différentes crises vécues de 2002 à 2010, le centre médico-social Focolari dispose de 18 lits, d’un laboratoire et  de quelques spécialités. Il est actuellement un hôpital du jour, qui ne fait pas les 24h mais il reçoit entre 50 à 60 patients par jour. Trois médecins, un groupe d’infirmiers et d’aide soignants, reçoivent quotidiennement de façon chaleureuse, les différents patients.

« Nous  demandons 4000 francs CFA pour la consultation  mais dans ces 4000 francs, il y a aussi des médicaments. Ce qui fait que pour les maladies chroniques comme le diabète, l’hypertension, tu peux les suivre longtemps, alors qu’ailleurs il te faut payer les médicaments en plus de la consultation. C’est vraiment du social, le but est de faire à l’autre ce que tu veux qu’il fasse pour toi, aimer le patient en pensant donc que tu peux aussi être patient donc voila », explique  le directeur du centre médico-social Focolari, Dr Carlo Montaguti.

Le centre médico-social Focolari

Le noyau social, c’est la consultation avec les médicaments. A côté, il y a d’autres services qui sont payants dont le laboratoire, même si les prix sont  inférieurs au public, fait savoir  le médecin pneumologue, Dr Carlo. Il ajoute que quelque fois, ce centre médical qui fonctionne  en mettant l’amour du prochain au-devant, reçoit avec l’aide divine, des dons de personnes généreuses.

Un centre nutritionnel pour le bien-être des enfants

Ce centre nutritionnel est situé au sein du centre médico-social Focolari  et est tenu par l’infirmière brésilienne à la retraite, Margrit Monteiro. Elle travaille actuellement sur deux programmes avec  les enfants qui souffrent de la malnutrition. Le premier est  l’allaitement maternel exclusif qui assure la prévention.

A cet effet, elle investit de temps  sur  la formation des mères sur l’allaitement maternel exclusif. Cela permet d’assurer la prévention  pour que jusqu’à six mois les enfants  ne tombent pas dans la dénutrition et  dans la malnutrition.

Et  le second programme est qu’elle travaille directement avec les enfants qui sont atteints de malnutrition modérée en faisant également du dépistage. Quand ils sont  déjà dans un  état de malnutrition sévère qui demande une hospitalisation, ils  sont référés à l’unité nutritionnelle et de soin du Centre hospitalier  régional (CHR) de Man.

«Pour  des cas de malnutrition moyenne, que je peux assumer, le traitement est à base de conseils,  d’aliments indiqués et de consultations médicales. Avec des traitements systématiques, on arrive à sortir les enfants de cette malnutrition », fait-elle savoir.

La responsable du centre nutritionnel, Margrit Monteiro

Ce bénévolat, ce don de soi pour le bien des enfants du Tonkpi, et même de Touba et également de Séguela, Mme Monteiro fait savoir qu’elle le fait depuis en 1999 et qu’elle a enregistré déjà plus de 25 000 enfants dont 50%  sont atteints de la malnutrition.

« Et ces enfants qui ont des signes de malnutrition qui sont reçus chez nous, une moyenne de 97 % sont guéris. Et le reste quelque fois, ils ne répondent pas au traitement parce qu’ils habitent loin », souligne l’infirmière retraitée.

«Par exemple, nous utilisons la poudre de maïs  simple pour faire la bouillie et lorsque la bouillie est prête on y ajoute une quantité de pâte d’arachide bien préparée à la maison et propre. Nous avons constaté que les enfants qui se nourrissent avec ce mélange, quand la maman suit bien le conseil, à partir de deux à six mois ils sortent vraiment de la malnutrition », relève-t-elle.

Cette activité s’étend à 15 villages de la région qui travaillent en collectivité depuis 2006. Une centaine de personnes s’investissent  dans le bénévolat  pour la prévention et la lutte  contre la malnutrition.

Par ailleurs, les enfants qui arrivent dans un état d’urgence  ont toujours un premier apport nutritionnel gratuit et c’est possible jusque dans les trois mois de maladie pour sortir de la malnutrition. La maman, dès les premiers mois de consultation, fait la séance de formation  pour apprendre à nourrir correctement son enfant.

Pour atteindre ses objectifs, le centre nutritionnel dispose d’un jardin potager de près d’un hectare où est planté tout ce qu’il faut pour se nourrir de façon équilibrée. Il y a également un magasin et un moulin pour composer des farines  faites à partir de graines germées de soja, maïs, sésame, poudre de cacao etc.

«Mon objectif est de faire en sorte qu’un enfant de 0 à six mois  tète convenablement. A partir de six mois, il a besoin d’un petit aliment complémentaire. A huit mois, on renforce ce complément, et jusqu’à deux ans cet enfant doit être accompagné nutritionnellement sinon, il n’arrive pas à atteindre les objectifs de la vie de la croissance », ajoute-elle.

Pour pérenniser ce travail, l’infirmière retraitée qui est d’un certain âge souhaite avoir une personne professionnellement capable d’assumer l’activité.

Un site  pour promouvoir le Tonkpi, une imprimerie, un centre informatique pour mieux s’ouvrir au monde

Le centre informatique Focolari est né durant  la crise en Côte d’Ivoire. Il a bénéficié du soutien de l’Agence spatiale européenne et a permis au Centre Focolari, au groupe de médecins sans frontière et au personnel du CHR de Man, d’avoir la connexion internet et de relier la ville de Man au reste du monde. Cette connexion était à l’époque la seule disponible en ville. Actuellement, des cours à prix abordable sont dispensés en vue de démystifier l’usage de l’outil informatique.

« Ici on travaille sur deux pieds, le premier, c’est le travail au centre informatique, moi je travaille à l’imprimerie et je fais aussi d’autres petits trucs (maintenance informatique et autres). Ces derniers temps, on est en train de vouloir faire nous-mêmes la sérigraphie, pour diversifier les activités », a souligné un responsable Mouvement des Focolari à Man,  Djiré Dominique, soutenu dans son assertion par sa binôme, Kablan Martine.

A Focolari, on pratique  la soudure, ainsi que la menuiserie avec de beaux meubles faits avec  finesse et dextérité.

« On  a essayé beaucoup de choses pour aider les gens mais aussi pour trouver  des sources de revenus pour nous-mêmes parce que chacun se nourrit de son travail. Alors le centre informatique est en train de voir la direction à prendre, mais il est ouvert, il fait des cours, il fait des maintenances, il fait des photocopies,  etc. On est en train de chercher la ligne, comme toute chose doit changer », affirme Dr Carlo.

L’imprimerie du mouvement Focolari à Man

Pour l’imprimerie, le travail est fait de façon méticuleuse pour que le résultat final soit bon. On y trouve des machines grands formats qui peuvent imprimer, des formats  A4 au grand format  A2 et plus. Des milliers de livres ont été imprimés depuis la création de cette imprimerie qui  pratique des prix acceptables.

Il y a également la  promotion du journalisme avec la création du site « man-ville.net », pour avoir des renseignements fiables sur l’ouest montagneux. « En neuf mois, on a publié plus de 500 articles. On fait des formations en journalisme dont l’une a été faite  récemment au Burkina Faso. On a l’idée que  la formation est très importante et là où il y a des idées, il faut les mettre en place. La formation est dispensée à Man par des journalistes internationaux sur place et ensuite via skype », ont relevé les responsables Focolari.

Le centre Focolari de Man regroupe une communauté de femmes et d’hommes, humbles, discrets, qui parlent de Dieu et d’amour du prochain à travers leurs actions, tout en excellant dans leurs différentes activités. Suivre cet exemple de vie de partage  et de don de soi,  rendrait notre monde meilleur.

Par Kindo Ousseny Info AIP

amak/fmo

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